mercredi 22 avril 2009

Maître des Cieux II Page 34

Planche 34 : Dialogue entre un Prêtre et un Moribond (texte de Sade)

Case 1 : Le Marquis est en discutions avec le Curé. Une nonne arrive pour demander au curé de la suivre. Un homme va mourir et sa famille veut l’absolution.
La nonne : « Mon père. La famille d’un de nos moribonds n’envoi vous chercher pour que vous l’entendiez en confession »

Case 2 : Vue d’un homme mourant dans un des lits du dispensaire. Assit juste à coté de son oreiller le curé a passé sa robe blanche de prêtre. Il est à la droite du mourant.
Le prêtre : « Vous repentez-vous point, mon enfant, des désordres multipliés où vous ont emporté la faiblesse et la fragilité humaine? »
Le moribond: « Oui, mon ami, je me repens. »
Le prêtre: « Eh bien, profitez de ces remords heureux pour obtenir du ciel, dans le court intervalle qui vous reste, l'absolution générale de vos fautes, et songez que ce n'est que par la médiation du très saint sacrement de la pénitence qu'il vous sera possible de l'obtenir de l'éternel »

Case 3 : Gros plan sur le mourant. Il parle si faiblement que le prête a son oreille collé à la bouche
Le moribond: « Je ne t'entends pas plus que tu ne m'as compris. »
Le prêtre: « Eh quoi! »
Le moribond: « Je t'ai dit que je me repentais. »
Le prêtre: « Je l'ai entendu. »
Le moribond: « Oui, mais sans le comprendre. »

Case 4 : Le prêtre s’est redressé. Il est sceptique. On voit le bas du lit avec sur la gauche la proche famille du mourant : sa femme et ses deux fils. On ne voit plus le mourant. Juste derrière le curé qui est à la droite du lit, le Marquis c’est approché pour écouter le discours du mourant. Le marquis sourit.
Le prêtre: « Quelle interprétation?... »

Case 5 : Gros plan sur le mourant. Bien que très malade son œil pétille de malice.
Le moribond: « La voici... Créé par la nature avec des goûts très vifs, avec des passions très fortes; uniquement placé dans ce monde pour m'y livrer et pour les satisfaire, et ces effets de ma création n'étant que des nécessités relatives aux premières vues de la nature ou, si tu l'aimes mieux, que des dérivaisons essentielles à ses projets sur moi, tous en raison de ses lois, je ne me repens que de n'avoir pas assez reconnu sa toute-puissance, et mes uniques remords ne portent que sur le médiocre usage que j'ai fait des facultés (criminelles selon toi, toutes simples selon moi) qu'elle m'avait données pour la servir; je lui ai quelquefois résisté, je m'en repens. Aveuglé par l'absurdité de tes systèmes, j'ai combattu par eux toute la violence des désirs, que j'avais reçus par une inspiration bien plus divine, et je m'en repens, je n'ai moissonné que des fleurs quand je pouvais faire une ample récolte de fruits... Voilà les justes motifs de mes regrets, estime-moi assez pour ne m'en pas supposer d'autres. »

1 commentaire:

moorbrid a dit…

Voila la page hommage à Sade. Je me sui demandé si je devais changer les dialogues mais au final j’ai préféré laisser le texte original. La dernière case a un texte un peut long mais cela résume parfaitement l’esprit de Lucifer sur terre et la pensée de Sade.